Une jeune fille aux cheveux longs tenant dans ses mains une orthèse.

Les techniciennes et techniciens en orthèse-prothèse, artisans de petits miracles

22 mars 2024

Elles et ils utilisent des perceuses, des sableuses, des scies… et des machines à coudre! Les sept techniciennes et techniciens en orthèse-prothèse de notre organisation sont de véritables artisans en plus d’accompagner avec compétence et bienveillance les enfants et les adultes qui ont besoin d’un appareillage. Frédérike Lefebvre fait partie de cette équipe.


Des bébés aux personnes âgées

La clientèle des techniciens et technicienne en orthèse-prothèse (TOP) est très variée. Pour un bébé qui a une plagiocéphalie (aplatissement d’une partie du crâne), une TOP pourra fabriquer un casque pour corriger la situation. Pour une adolescente qui vit avec une paralysie cérébrale, un TOP pourra l’appareiller au niveau des jambes pour faciliter ses déplacements en fauteuil roulant et ses transferts. Pour un adulte qui a subi une fracture du genou lors d’un accident de travail ou de la route, par exemple, une TOP pourra lui installer une orthèse de genou adaptée qui favorisera la guérison et la réadaptation…

Ces techniciens et techniciennes travaillent aussi auprès de personnes qui ont subi une amputation ou dont la mobilité est réduite à la suite d’un AVC ou en raison d’une maladie dégénérative, une paralysie ou un autre handicap, par exemple.

Les objectifs d’intervention sont, par exemple, de rétablir la fonction d’un membre ou de le stabiliser, de diminuer une douleur, de corriger la posture ou de remplacer un membre perdu ou inexistant.

Le technicien ou la technicienne en orthèse-prothèse fabrique, ajuste, répare et modifie les orthèses et les prothèses, ou en surveille la fabrication, à la suite d’une prescription médicale, afin d’améliorer l’indépendance fonctionnelle des personnes qui en ont besoin. Il ou elle participe à la réadaptation de ces personnes en plus de collaborer à leur initiation au travail et à leur entraînement personnel.
Source : avenirensanté.gouv.qc.ca

« Les personnes que je rencontre vivent parfois des situations très difficiles. Certaines ont subi une amputation, par exemple. D’autres voient leur mobilité diminuée à cause d’une maladie dégénérative comme la sclérose en plaques. Elles sont fragilisées. C’est essentiel qu’elles se sentent en confiance avec moi pour que nous puissions trouver ensemble les meilleures solutions pour améliorer leur qualité de vie. »

– Frédérike

Pour favoriser ce lien de confiance, Frédérike fait participer la personne aux décisions qui la concernent, du choix de l’appareillage (en tenant compte des avantages et inconvénients de chaque option) au choix de sa couleur ou des motifs qui l’orneront. Être partie prenante des décisions facilite, pour la personne, l’acceptation de l’appareillage.

Un travail manuel et des collaborations

Après l’évaluation, la technicienne conçoit et fabrique, au besoin, une orthèse ou une prothèse sur mesure. Cette partie de son travail requiert de savoir manipuler divers outils et appareils, par exemple pour reproduire un membre avec du plâtre, ce qui permettra par la suite de fabriquer une orthèse ou une prothèse sur mesure.

Elle est aussi amenée à mouler du plastique et d’autres matériaux, à utiliser les sableuses et les machines à coudre de l’atelier, à s’aider de perceuses, marteaux, pinces, etc. La dextérité, le souci du détail, la précision et même le sens esthétique sont alors importants.

Des rencontres de suivis sont parfois nécessaires pour ajuster ou modifier l’appareillage. Lorsque pertinent, Frédérike collabore avec des médecins, des physiothérapeutes ou des ergothérapeutes. Une autre partie de son temps est consacré à la mise à jour des dossiers puisque chaque intervention doit être documentée.

« Mais je préfère le temps passé avec les usagers et dans les ateliers », confie Frédérike avec un sourire.

Une technicienne sable une orthèse pour l’ajuster à la morphologie d’un jeune usager

 Frédérike sable une orthèse pour l’ajuster à la morphologie d’un jeune usager.

Dans l’atelier de couture, les TOP conçoivent des courroies d’orthèse et des cuissards de prothèse, par exemple.

Des bandes velcro qui serviront de courroies d’orthèse.

Des bandes velcro qui serviront de courroies d’orthèse.

Des petits miracles

Frédérike est particulièrement fière de son travail quand son intervention améliore significativement la qualité de vie d’une personne. Elle se rappelle d’un moment qui l’a particulièrement touchée :

« Un usager qui était très actif et qui faisait des randonnées chaque semaine avait dû arrêter cette activité qu’il aimait tant à cause de la maladie de Parkinson : un de ses pieds ne levait qu’avec difficulté et manquait beaucoup de stabilité. Après analyse de la situation, j’ai proposé qu’on essaie une orthèse tibio-pédieuse dynamique. Quand l’orthèse a été bien en place, l’usager a retrouvé une démarche stable. Il s’est même mis à courir et il a pleuré de joie à l’idée de reprendre la randonnée. » 

– Frédérike

Ce genre de petit miracle garde la passion pour son métier bien allumée chez Frédérike.

L’orthèse permet de compenser une fonction, assister une structure (articulaire ou musculaire) et stabiliser une partie du corps, notamment pendant une période de réadaptation. Exemples d’orthèses : corset, orthèse plantaire, orthèse de genou, orthèse crânienne, etc.)

La prothèse remplace (en tout ou en partie) un membre mal formé, déformé ou amputé. Elle vise à rétablir la fonction de ce membre tout en répliquant autant que possible son aspect original. Pour plus d’information : indexsanté.ca

 

 


Photo d’entête : Dans l’atelier de couture, Frédérike nous montre une orthèse de genou préfabriquée pour soigner une déchirure ligamentaire et un casque pour corriger une plagiocéphalie chez un jeune enfant.

 

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