Ça vous est déjà arrivé d’être dans une situation qui vous met mal à l’aise sur le plan éthique?

Par exemple, une situation dans laquelle vous vouliez préserver le bien-être et la sécurité d’une personne, mais que les solutions envisageables vous semblaient en conflit avec certaines valeurs… Quoi faire quand ça se produit? Voyons un exemple concret.

Mme Fortier, 45 ans, vit dans une Maison des aînés et alternative. Elle aime boire un verre de vin en soupant le vendredi et terminer la soirée chez son amie.

Hamid, son infirmier, la voit souvent passer à toute allure en quadriporteur lorsqu’elle revient. Il arrive même qu’elle ne s’arrête pas à certains panneaux arrêt. Ça le préoccupe… Il s’inquiète pour la sécurité de Mme Fortier. Hamid en parle d’abord à son gestionnaire puis se réfère au comité d’éthique clinique et organisationnelle (CECO).

 

Comment le comité d’éthique peut aider?

 

Hamid se demande s’il doit contacter la police, exiger que l’accès au quadriporteur soit restreint ou aborder le sujet avec Mme Fortier… Les membres du comité sont là pour l’accompagner dans sa réflexion.

Ensemble, ils tiendront compte de la situation dans sa globalité :

 

  • les risques pour l’usagère et les gens autour,
  • la réalité et les valeurs de Mme Fortier,
  • la réalité des intervenants et intervenantes et de celles de l’organisation.

Le comité ne prendra aucune décision pour Hamid. Il l’aidera plutôt à explorer toutes les possibilités en se basant sur des normes et des valeurs éthiques.

Le comité pourrait entre autres lui proposer qu’une rencontre soit organisée avec Mme Fortier afin qu’elle puisse partager sa perspective. Ce qui permettrait à Hamid, son équipe et l’usagère de prendre des décisions éclairées et d’être mieux outillés pour les justifier.

Dans certains cas, les proches peuvent aussi être impliqués.

« Nous voulons être des alliés pour cultiver et enrichir la prise de conscience tout comme le courage d’agir. Notre objectif vise à tendre, en tant que communauté, vers un milieu le plus juste possible! »

– Perrine Garde Granger, présidente du comité d’éthique et médecin pathologiste

Une dame en sarrau blanc et lunette.

Perrine Garde Granger

 

Dans quels contextes consulter le comité d’éthique?

 

Le comité peut aussi apporter du soutien  pour des questions d’éthique organisationnelle. En voici des exemples.

 

  • Élie possède une entreprise. Elle souhaite commanditer le repas des Fêtes de l’équipe d’oncologie qui a pris soin de sa mère. Le chef de l’unité ne sait pas s’il peut accepter ou non la proposition.
  • La liste d’attente pour les services en imagerie médicale s’allonge. Maryline, coordonnatrice, se demande sur quels critères se baser pour prioriser les personnes en attente dans certaines situations particulières. Les consignes actuelles ne suffisent plus, et l’équipe se sent confrontée dans ses valeurs.
  • Pier est psychologue au privé. Il pratique aussi dans notre établissement depuis peu. Il remet en question sa façon de préserver le lien de confiance avec sa clientèle et prévenir les conflits d’intérêts.

Le CECO, c’est aussi :

 

  • 20 membres dispersés sur tout le territoire (médecins, infirmières, travailleuse sociale, ergothérapeute, gestionnaires, usagers, etc.)
  • Près de 150 accompagnements par année
  • Différentes formations offertes aux membres du personnel pour alimenter leurs réflexions
  • Des avis et repères éthiques pour aider à amorcer la réflexion

Photo d’en-tête (de gauche à droite) : Adélaïde Doussau, Jessika Roy Desruisseaux, Maxence Delien, Jennifer Bazinet, Trevor Barnes, Nathalie Tremblay, Tina Matthews, Perrine Garde Granger, Nancy Walsh, Marie-Noëlle Charbonneau, Cindy Pépin, Claude Moreau.

Personnes absentes de la photo : Aboubacar Cissé, Anne-Marie Boire-Lavigne, Clara Low, Jean-François Therrien, Jessica Hétu Cloutier, Lyne Morissette, Nathalie Guesneau, Sylvie Gagnon.

 

 

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