La maternité de l’Hôpital Fleurimont a reçu une quarantaine de petites robes généreusement offertes par deux citoyennes. Les petits vêtements unisexes sont destinés à mettre un baume sur la douleur vécue par les parents qui perdent un enfant avant ou quelques jours après sa naissance.

Les amies Linda Mary Desmarais et Nicole Fournier ont passé une bonne partie de leur été devant la machine à coudre. Avec des robes de mariée recueillies par le biais de Facebook, elles ont confectionné une quarantaine de petites robes destinées à la maternité de l’Hôpital Fleurimont. Elles souhaitent que ces créations apportent un peu de réconfort aux parents endeuillés.

« Ce qu’on veut, c’est que les parents puissent garder un beau souvenir de leur bébé. Cette robe, c’est quelque chose de vrai, de tangible, que les parents pourront conserver. »

– Linda Mary Desmarais

Cette dame a été touchée par l’histoire d’une amie rencontrée dans un cercle de couture américain. Cette dernière confectionnait des petites robes blanches en souvenir de l’enfant qu’elle avait perdu quelques semaines avant qu’il ne soit à terme.

À l’époque, on lui avait remis la dépouille de son bébé emmaillotée dans une simple couverture. Elle souhaitait donc que d’autres parents vivant un deuil puissent conserver un souvenir plus serein.

« La mort d’un bébé, c’est tragique et ça peut toucher toutes les couches de la société. Qu’on soit pauvre ou bien nanti, ça peut arriver. »

– Nicole Fournier

Deux femmes cousent une robe avec une machine à coudre.

Nicole Fournier et Linda Mary Desmarais transforment des robes de mariée.

Des gestes d’empathie qui viennent de la communauté

 

Au cours de l’année 2023-2024, sur le territoire du CIUSSS de l’Estrie – CHUS, près d’une vingtaine d’enfants sont décédés à la naissance ou avant terme.

Pour soutenir les familles endeuillées, diverses marques d’attention sont posées par la communauté. Que ce soit par des usagères en CHSLD qui tricotent des « nids d’anges », des photographes qui offrent gracieusement un cliché du bébé ou certaines résidences funéraires qui assument les frais reliés à ces décès survenus beaucoup trop tôt, chacun aide à sa façon.

« La mort d’un bébé ne fait pas de sens et nous confronte à un sentiment d’injustice. Dans ces circonstances, c’est évident qu’il faut faire quelque chose pour aider les parents à traverser l’épreuve. Et heureusement, nous avons des alliés dans la communauté. »

– Marie-Noëlle Bélanger-Lévesque, intervenante spirituelle au CIUSSS de l’Estrie – CHUS

Celle-ci relate le sentiment de grande perte que vivent les parents. Revenir à la maison et voir une chambre vide ainsi que tous les objets qui nous promettaient un avenir rempli d’espoir, c’est éprouvant.

« Ces gestes qui viennent de la communauté permettent de marquer le passage de l’enfant et de dire aux parents qu’il n’est pas passé inaperçu. »

– Marie-Noëlle

Trois femmes montrent un petit vêtement dans leur s mains.

Linda Mary Desmarais, Nicole Fournier et Jacqueline Ngo Veza, cheffe de service du département de maternité, volet post-partum et soins du nouveau-né

 

Une étoile pour apaiser la tristesse

 

À l’hôpital de Granby, en collaboration avec la fondation, c’est plutôt une étoile, qui est remise aux parents endeuillés. Dans le cadre d’une cérémonie de recueillement privée, ces derniers reçoivent un certificat qui atteste l’achat d’un astre au nom de leur enfant dans la constellation de la Grande Ourse.

Les parents reçoivent aussi, entre autres, les empreintes du bébé et une mèche de ses cheveux.

« C’est une façon de dire au revoir au bébé. Lorsque les familles repartent, on les sent plus apaisées. »

– Nathalie Cabana, cheffe de service à la maternité, néonatalogie et pédiatrie de l’hôpital de Granby

Celle qui œuvre en maternité depuis 28 ans mentionne que le traitement réservé aux familles endeuillées a beaucoup évolué depuis le début de sa pratique. La société reconnaît davantage le passage de ces enfants, même si leur vie fut courte, et tient à témoigner de sa compassion par des gestes symboliques.

 

 

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