C’est en mars 2020 que le Québec a été frappé par les premières conséquences de la pandémie de COVID-19. Dans le réseau de la santé et des services sociaux, l’incroyable branle-bas de combat ne faisait que commencer. Les mois qui ont suivi ont été très difficiles. Une véritable épreuve, douloureuse pour beaucoup de personnes. Malgré tout, quelques éléments positifs sont ressortis de cette pénible traversée de la pandémie.
Un bond en avant grâce à la technologie
Dès le début de la pandémie, pour répondre aux besoins plus que pressants qui surgissaient, nous avons dû réinventer nos façons de faire dans tous les secteurs de notre établissement. L’immense travail réalisé dans le feu de l’action était indispensable sur le coup, mais certaines modalités se sont ancrées et nous ont permis d’améliorer nos pratiques pour de bon.
Quelques exemples :
- Le déploiement des envois de rendez-vous par courrier et courriels avec confirmation par texto 48 h avant le rendez-vous.
- L’automatisation de plusieurs analyses, notamment en microbiologie, où un système préanalytique automatisé a été mis en service, permettant d’absorber des volumes importants pour diverses analyses.
- Le déploiement de l’expertise en prévention et contrôle des infections (PCI) dans toute l’organisation.
- L’implantation ou le développement accéléré de la télésanté dans différents secteurs de soins et services.
La VIEtrine numérique, notre journal interne actuel, a été développée en pleine pandémie, pour remplacer la version papier, qui devait être imprimée et distribuée avant de circuler (entre de nombreuses mains!) dans nos installations.
Un coup d’accélérateur pour la télésanté
Services de réadaptation, suivis en oncologie, consultations en dermatologie, suivis pour le diabète de grossesse ou pour des maladies chroniques telles que les MPOC*… nombreux ont été les secteurs où la télésanté a été déployée ou augmentée pour assurer la sécurité des intervenants et des usagers.
En 2019-2020, environ 990 activités de télésanté ont été réalisées dans notre organisation. Nous en sommes maintenant à plus de 8000 par année! Cet essor spectaculaire a exigé des tours de force, comme le développement de guides, la formation de plusieurs centaines intervenants et intervenantes ainsi que l’acquisition de tablettes électroniques, de caméras, de casques d’écoute et de licences pour l’utilisation de Zoom et de Teams, tout ça en un temps record.
Sabrina Lapointe se souvient qu’elle et son équipe ont travaillé presque jour et nuit à une époque :
« Avant la pandémie, la télésanté était peu connue, un peu marginale. Puis la nécessité de réduire les contacts pour freiner la propagation de la COVID-19, a mis en évidence les immenses avantages de la télésanté et le besoin de la développer rapidement. Le mois de mars 2020, tout particulièrement, a été extrêmement intense pour mon équipe et moi. Nous étions convoqués à des réunions de jour comme de soir, sept jours sur sept. »
– Sabrina Lapointe, coordonnatrice de la télésanté, Direction de la coordination de la mission universitaire (DCMU)
Il s’agit d’une option qui peut s’avérer intéressante pour bien des gens. En plus de donner la chance à l’usager d’être accompagné à sa consultation par une personne qui est dans une autre région, la télésanté évite l’annulation de rendez-vous lorsque les conditions routières sont dangereuses.
Enfin, les suivis y sont plus rapprochés que lorsqu’il y a des déplacements à prévoir de la part du professionnel de la santé.
Des avantages notamment pour les jeunes plus vulnérables et leurs familles
L’augmentation de l’offre de soins et services en télésanté est bénéfique, entres autres, pour de jeunes usagers et usagères ayant une importante déficience motrice et pour qui les déplacements sont difficiles. L’option hybride comprenant des rencontres en présence et des rencontres en virtuel a facilité les choses pour ces jeunes et leurs familles.
Soulignons aussi le cas des consultations en orthophonie : les enfants, habitués aux technologies, sont souvent moins intimidés par une consultation virtuelle et y participent donc mieux.
Geneviève Chabot souligne un autre avantage majeur de la télésanté :

« Par exemple, dans le contexte d’annonces diagnostiques qui peuvent être bouleversantes, les rencontres virtuelles permettent que la famille soit réunie. Alors que lorsque ces rencontres se faisaient toujours dans nos locaux, un des parents devait parfois rester à la maison avec les autres enfants. La télésanté permet aux membres de la famille d’être ensemble et même d’avoir d’autres personnes significatives auprès d’eux au besoin. »
– Geneviève Chabot, directrice du programme jeunesse
La force d’une grande équipe
La pandémie mondiale de COVID-19 aura laissé une trace indélébile dans nos souvenirs personnels et professionnels. Si cette période fût éprouvante pour la grande majorité d’entre nous, et l’est même encore aujourd’hui pour certains, elle fut aussi enrichissante sous certains aspects. Ensemble, nous avons su nous adapter pour bien répondre aux besoins de la population.
Aujourd’hui, ces nouvelles façons de faire contribuent à améliorer l’accessibilité aux soins et aux services pour la population.
Tout cela a été possible grâce à vous, à vos idées et surtout à votre dévouement que nous saluons encore une fois.
L’équipe de Sabrina Lapointe a été mandatée par le MSSS* pour soutenir et accompagner les transformations d’offre de soins et de services cliniques nécessaires à la mise en place de la modalité de télésanté pendant la pandémie afin d’assurer d’outiller tous les professionnels tant sur le volet technologique que son utilisation sécuritaire. Chapeau!
*MPOC : Maladies pulmonaires obstructives chroniques
*MSSS : ministère de la Santé et des Services sociaux