Avez-vous aperçu cette immense vague de solidarité qui s’est élevée en mars dernier dans notre établissement? Poussée par 120 personnes qui avaient le désir d’aider, le temps d’une ou deux fins de semaine, cette vague a su faire une grande différence dans la vie d’enfants en besoin de protection.

On est le 10 mars. C’est la première journée de l’événement de mobilisation pour les jeunes en besoin de protection qui s’échelonne sur deux fins de semaine, à Cowansville, East Angus, Granby et Sherbrooke. En mettant les pieds à l’installation de la rue Dufferin, là où se trouvent les locaux de la Direction de la protection de la jeunesse à Sherbrooke, Barbara Peschet-Prunier sent déjà l’effervescence et l’énergie mobilisatrice qui s’emparent des personnes présentes.

Barbara est l’une des 120 personnes qui ont levé la main pour participer à cet événement ayant pour objectif d’évaluer la situation d’enfants qui ont fait l’objet d’un signalement à la protection de la jeunesse. L’appel à la participation avait été lancé quelques semaines plus tôt aux membres de la communauté interne ayant une expertise psychosociale, peu importe leur direction d’appartenance.

 

Plus de candidatures qu’espéré!

 

Alors que l’objectif initial était de recruter 50 personnes, c’est plus du double de candidatures qui ont été reçues. Des 120 volontaires, plus de la moitié provenait de directions autres que la DPJ. Par exemple de la Direction du programme jeunesse (DPJe), la Direction des services généraux (DSG), la Direction du soutien à domicile et des services spécialisés en gériatrie, en déficience et en trouble du spectre de l’autisme (DSAD-SSG-DTSA)… C’est notamment le cas de Barbara, qui travaille à la Direction de la qualité, de l’éthique, de la performance et du partenariat (DQEPP), mais qui cumule de nombreuses années d’expérience auprès de la clientèle jeunesse.

 

Qu’est-ce qu’une évaluation?

À la suite d’un signalement fait à la protection de la jeunesse, si celui-ci est retenu, les intervenants doivent aller vérifier de ce qui est rapporté par la personne signalante. Pour ce faire, les intervenants vont rencontrer les personnes dans la vie de l’enfant afin d’évaluer si sa sécurité ou son développement est compromis. Par exemple, les parents, l’enseignante, les grands-parents, l’intervenante du CLSC, etc. Cela signifie beaucoup de rencontres et d’appels nécessaires pour avoir une lecture complète de la situation.

 

Sourires, rencontres et entraide

 

Dans tous les points de services où avait lieu l’événement de mobilisation, l’esprit de collaboration était à l’honneur. L’élément clé apprécié de tous était le travail en duo, puisqu’un intervenant d’expérience de la DPJ était jumelé à chaque personne provenant d’une autre direction. Chacun a pu en apprendre davantage sur le travail de l’autre et certains ont même vu l’occasion de créer des collaborations interdirections.

« Le fait d’avoir été jumelée à une personne n’ayant jamais travaillé en protection de la jeunesse m’a permis de connaître un autre service et de créer des liens avec un service qui m’aurait autrement été inconnu. Inversement, ça nous donnait l’occasion de faire connaître le réel visage de la DPJ. »

– Une intervenante de la DPJ

Pendant l’heure du dîner, tous se sont retrouvés pour partager un repas gracieusement offert par des entreprises de la région et la Fondation du Centre jeunesse de l’Estrie (qui ont aussi fourni cafés et muffins). Et si le besoin de soutien émotionnel se faisait ressentir, les participants pouvaient compter sur la présence fort rassurante de deux veilleuses de notre établissement.

Voir la DPJ sous un nouveau jour

 

Pour bon nombre de personnes peu familières avec la protection de la jeunesse, participer à l’événement leur a ouvert les yeux sur la réalité de ce milieu de travail, qui peut être difficile à comprendre tant qu’on ne le l’a pas expérimenté.

« J’ai été surprise de voir que, contrairement à ce que je pouvais penser, la DPJ peut aussi être vue positivement par les familles. J’ai été témoin de personnes ouvertes à recevoir de l’aide pour le bien de leur enfant. En discutant avec les parents, en expliquant bien les choses et en créant un lien de confiance, on peut arriver à des décisions qui font consensus. »

– Barbara Peschet-Prunier, participante à l’événement et conseillère-cadre clinique à la DQEPP

« J’ai eu l’occasion d’expérimenter le travail en protection de la jeunesse pendant une fin de semaine. Mais je tiens à souligner et mettre en lumière le travail des intervenants qui font ça à temps plein. J’ai été témoin du travail ardu qu’ils font et de leur dévouement au quotidien. »

– Frédéryk Johnson, participante à l’événement et organisatrice communautaire à la Direction de santé publique

Frédéryk Johnson, participante à l’événement et organisatrice communautaire à la Direction de santé publique

Frédéryk Johnson, participante à l’événement et organisatrice communautaire à la Direction de santé publique

175 enfants rencontrés

 

Avant le jour J, plusieurs petites fourmis ont, en un temps record, déployé tous les efforts nécessaires pour bien structurer l’événement. Par exemple, elles ont :

  • Monté et donné une formation pour les personnes n’ayant jamais travaillé en protection de la jeunesse;
  • Créé des duos composés d’une personne d’expérience en protection de la jeunesse et d’une personne d’une autre direction;
  • Ciblé les dossiers à assigner en tenant compte de l’expertise des personnes;
  • Octroyé les accès informatiques…

Une organisation de taille qui a porté fruit. Lors de l’événement, 175 enfants ont été rencontrés en personne par les duos d’intervenants qui se déplaçaient. Pour la majorité d’entre eux, il a été conclu qu’il n’y avait pas de compromission, mais pour certains enfants, le besoin de protection a été jugé bien réel. Ceux-ci continueront à être accompagnés par nos services pour assurer leur protection.

 

Une expérience à renouveler


Merci aux 120 personnes (directeurs, directeurs adjoints, chefs de service, agentes administratives, spécialistes en activités cliniques et intervenants de plusieurs directions) qui ont fait une grande différence dans la vie d’enfants et de familles de notre région. 

Il s’agit d’une belle vague de solidarité qui nous rappelle une fois de plus à quel point notre communauté interne est composée de gens de cœur. Et les résultats obtenus motivent assurément la DPJ à organiser d’autres événements de ce genre.

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