Notre collègue, Karine Duplessis, est éducatrice spécialisée auprès de personnes vivant avec une déficience intellectuelle ou un trouble de l’autisme. Son rôle principal? Favoriser l’intégration professionnelle d’un petit groupe d’usagers sur un plateau de travail au Provigo de Magog.
Elle passe quatre jours par semaine dans l’épicerie, auprès de ces personnes, afin de superviser le travail qu’elles y réalisent.
« Je me sens privilégiée. J’aime la proximité avec les personnes. J’aime sentir que je fais une différence dans la vie de ces usagers en les aidant à développer leurs habiletés de travail, j’aime voir leurs progrès et leur confiance en eux qui s’améliore. »
– Karine, éducatrice spécialisée
À quoi sert un plateau de travail?
Isabelle, qui vit avec une déficience intellectuelle, nous le dit de but en blanc : faire partie d’un plateau de travail, ça apporte du bonheur!
Travailler en plateau permet à ces personnes de briser l’isolement en faisant partie d’un groupe. Mais aussi d’atteindre des objectifs, de réaliser des rêves et des projets de vie. Écoutez-les s’exprimer dans un reportage réalisé par Ici Radio-Canada Estrie dans le cadre de la Semaine québécoise de la déficience intellectuelle.
Karine en action avec une des participantes du plateau de travail.
« J’ai la chance d’être témoin au quotidien du bonheur que le travail en plateau procure à ces personnes. Cela leur permet de se sentir utiles à la société et d’y participer au même titre que tout le monde. Cela leur permet aussi de développer leurs compétences, leurs intérêts et leurs habiletés sociales au travail. »
Une journée type de travail pour Karine
Karine arrive à l’épicerie vers 8 h. Elle fait le tour des départements pour identifier les besoins à combler au cours de la journée. Puis elle planifie qui fera quoi. Entre 8 h 30 et 9 h, elle accueille les usagers qui arrivent au travail. Elle reçoit de six à huit personnes par jour. Puis c’est le début officiel de la journée de travail.
Elle apporte le matériel nécessaire aux différents postes de travail répartis dans le magasin. Les « stagiaires » sont orientés vers différentes tâches : placer ou replacer des produits dans les rangées du magasin ou accomplir d’autres tâches dans les différents départements, comme la boulangerie, le prêt-à-manger, la pâtisserie, les vêtements, etc.
Une fois que tous les usagers ont été orientés dans leurs tâches respectives, Karine va jaser avec chacun d’eux pour s’assurer que tout va bien et que la qualité du travail est adéquate. Elle se montre aussi disponible pour discuter avec les commis réguliers de l’épicerie, au besoin, afin de faire des mises au point.
Le midi, elle mange avec les usagers dans la salle des employés. Ils font partie de l’équipe! Le travail reprend après le diner, puis, à 14 h, les usagers stagiaires retournent à la maison. Par la suite, Karine a du temps pour assurer différents suivis cliniques, par exemple en lien avec les objectifs de réadaptation des différents usagers.
Un milieu de stage intégré dans la communauté
L’expérience en plateau de travail est assez nouvelle pour Karine Duplessis, qui supervise celui du Provigo de Magog depuis février 2021. Elle œuvre auprès de la clientèle ayant une déficience intellectuelle ou un trouble du spectre de l’autisme depuis 2005.
En Estrie, on compte 18 plateaux de travail hébergés dans différentes entreprises telles que des supermarchés et des entreprises manufacturières. Ces plateaux favorisent l’atteinte de différents objectifs de réadaptation, par exemple l’intégration professionnelle et le développement d’habiletés sociales. Le plateau de travail du Provigo de Magog accueille des usagers en intégration socioprofessionnelle depuis déjà 16 ans!
Photo en-tête : Karine Duplessis sur le plateau de travail au Provigo de Magog.
