Témoignage d’un de nos physiothérapeutes… dépisteur de la COVID-19!

Témoignage d’un de nos physiothérapeutes… dépisteur de la COVID-19!

18 mars 2022

Mon nom est Georgio Kassab et je suis physiothérapeute. Cependant, depuis deux ans, je travaille comme dépisteur de la COVID-19 et je voudrais partager mon expérience avec vous.

Georgio Kassab, physiothérapeute.

En mars 2020, j’ai eu une mauvaise surprise! J’ai appris que je devais quitter mon poste pour aller aider au centre de dépistage de la COVID-19. J’utilise l’expression « mauvaise surprise », car à ce moment de la pandémie, on connaissait très peu le virus. Les médias ressassaient des mots tels que « gravité des cas », « propagation» et « décès ». J’avais conscience que j’allais devoir travailler dans une zone à haut risque de contamination. Que j’allais mettre mes proches et moi-même dans une situation de danger qui me semblait interminable. Je vivais dans l’incertitude et la peur.

À mes débuts comme dépisteur, j’ai dû apprendre plusieurs nouvelles techniques. Manipuler du matériel que je ne connaissais pas. Quelle source de stress pour moi! Le centre de dépistage où je travaillais était sous pression. Beaucoup de gens voulaient se faire tester. Pour offrir des services de dépistage à la population vulnérable dans toute la région de l’Estrie, nous devions nous déplacer dans divers milieux de vie (RPA, CHSLD, etc.). Cela me faisait vivre de l’inconfort. Je ne savais pas comment allaient réagir ces gens. Donc, je ne savais pas à quoi m’attendre.

Dépisteur ou extraterrestre venu de Mars?

Je me rappelle très clairement d’un événement survenu dans un milieu d’hébergement. Il y avait un homme âgé souffrant d’un trouble de la mémoire. Il exprimait un refus de se faire dépister et me prenait pour un extraterrestre venu de la planète Mars. Il pensait que j’allais l’attaquer avec mon écouvillon. Ça, ce fût l’une des situations les plus difficiles que j’ai eu à affronter. Quand j’y repense, encore aujourd’hui, ça me fait un pincement au cœur … Mais disons que finalement, petit à petit, je me suis habitué. Le centre de dépistage est devenu mon milieu de travail et faisait partie de mon quotidien.

Je me souviens d’un homme âgé avec un trouble de la mémoire qui pensait que j’allais l’attaquer avec mon écouvillon.

Une aventure finalement enrichissante!

Avec un peu de recul, je peux dire que le fait de se sacrifier pour les autres et d’aider les malades à se faire dépister m’a procuré un grand sentiment de bonheur et de satisfaction. Je ne peux pas nier que finalement, cette longue aventure a été pour moi très bénéfique. Voire enrichissante, autant sur le plan humanitaire que professionnel.

J’ai eu la chance de travailler auprès d’un large spectre de gens de tout âge, des nourrissons comme des personnes âgées. J’ai rencontré des gens de tout genre, des plus fragiles aux plus résilients. J’ai entendu plusieurs avis différents sur la COVID-19, témoignant de la subjectivité de ce sujet délicat et de la grande contradiction existante entre les perspectives et les convictions des gens.

J’ai été très proche des gens malades ayant besoin de soutien. Je pouvais seulement leur offrir une petite attention, mais j’ai découvert que même cela peut leur procurer un bien fou. J’ai essayé d’aider du mieux de mes capacités tous ces gens, éparpillés un peu partout dans l’Estrie, à des endroits où je n’avais jamais mis les pieds auparavant.

J’aimerais remercier tous les membres de l’équipe de dépistage et surtout le CIUSSS de l’Estrie – CHUS qui s’est bien organisé et a bien géré les situations afin de nous procurer un sentiment de bien-être. J’ai le sentiment qu’on a été bien protégé et à l’abri de risques, malgré le danger qui nous entourait.

Georgio Kassab, physiothérapeute

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