Dans nos installations et même au domicile des usagers et usagères, nous côtoyons des personnes proches aidantes. Certaines interactions avec celles-ci sont plus agréables ou faciles que d’autres… C’est normal! Mais connaissons-nous bien leur réalité? Pendant quelques minutes, glissons-nous dans leur peau…
Dans la peau de Gabriel, proche aidant pour sa sœur
Dans une unité de santé mentale, Gabriel, 20 ans, visite sa sœur aînée, Janie, dont il est le proche aidant. Celle-ci vient de vivre un épisode psychotique important lié à sa schizophrénie, et elle s’est blessée à la tête. Gabriel a accompagné Janie à de nombreuses reprises dans le passé, il connaît bien sa sœur!
Un membre du personnel entre dans la chambre de Janie et commence à expliquer qu’il doit la conduire en radiologie pour un suivi de sa blessure. Gabriel se demande qui est cet intervenant, qu’il voit pour la première fois et qui ne porte pas sa carte d’identification. Il demande à accompagner sa sœur, puisqu’il sait que sa présence la calme énormément et qu’elle risque de faire une crise s’il n’est pas avec elle. L’intervenant lui répond que ce n’est pas la procédure et qu’il sera de retour dans 45 minutes.
Gabriel se sent impuissant, il sait que sa présence aurait rassuré Janie, il aurait su quoi dire pour la calmer.
Un mardi midi, Yolanda doit quitter le travail pour se rendre au domicile de sa mère, Zara, dont elle est la proche aidante. Zara, vieillissante, doit recevoir la visite d’intervenants en soutien à domicile à 13 h. Elle ne maîtrise pas bien le français et elle apprécie la présence de sa fille lorsqu’elle a des rendez-vous importants. Yolanda passe aussi la plupart de ses journées de congé auprès de sa mère, pour l’aider et pour qu’elle ne vive pas trop de solitude.
En plus de s’absenter du travail tout l’après-midi pour être auprès de sa mère, Yolanda doit s’assurer de rentrer chez elle à temps pour le retour de l’école de ses trois enfants, dont l’un présente un trouble d’apprentissage et pour qui la période des devoirs, en fin de journée, est un défi quotidien. Yolanda doit ensuite appeler les membres de sa famille pour les informer de ce qui a été discuté, chez sa mère, lors de la visite des intervenants. Elle tient à ce qu’ensemble, ils prennent les meilleures décisions pour Zara.
Yolanda est épuisée et inquiète. Elle craint de perdre son emploi à cause de ses absences répétées. Elle se demande comment elle pourra continuer à s’occuper à la fois de sa mère et de ses enfants.
L’empathie et l’écoute valent de l’or!
La proche aidance a des visages multiples : jeunes adultes, personnes aînées, femmes, hommes, membres de diverses communautés culturelles… Peu importent leurs caractéristiques, les personnes proches aidantes vivent parfois une situation difficile : elles peuvent être épuisées, dépassées, anxieuses… mais elles jouent un rôle essentiel.
De plus, leur expérience et leurs connaissances peuvent être d’une précieuse aide pour les équipes de soin. Soyons empathiques et prenons le temps de les écouter!