Dans nos installations et même au domicile des usagers et usagères, nous côtoyons des personnes proches aidantes. Certaines interactions avec celles-ci sont plus agréables ou faciles que d’autres… C’est normal! Mais connaissons-nous bien leur réalité? Pendant quelques minutes, glissons-nous dans leur peau…

Dans la peau de Nicole, proche aidante pour son mari

 

Dans un CHSLD, Nicole visite son mari, qui est hébergé depuis quelques jours à peine. Elle a encore le cœur serré de devoir confier son partenaire de vie, aujourd’hui diminué, aux soins de personnes qu’elle ne connaît pas. Elle a investi beaucoup de temps pour prendre soin de son mari ces dernières années, mais l’intensité des besoins de celui-ci augmentant sans cesse, Nicole a dû se résigner à ce qu’ils terminent leur vie de couple dans des lieux de vie différents. Elle se sent coupable de ne pas avoir pu en faire davantage. Et dans ce nouveau milieu de vie, elle a du mal à trouver ses repères, elle est anxieuse.

Alors qu’elle quitte la chambre attitrée à son époux, Nicole croise dans le couloir la préposée aux bénéficiaires qui s’est présentée à elle la veille. Heureuse de voir un visage qu’elle reconnaît, elle sourit à la préposée et s’apprête à l’interpeller pour lui dire que quand son mari est anxieux, une tasse de thé chaud le détend. La préposée lui sourit brièvement mais continue de discuter avec sa collègue.

Nicole se sent mal à l’aise et insécurisée. Elle se demande si le personnel aura vraiment le temps de s’occuper de son mari.

Proche aidante

Dans la peau de Gabriel, proche aidant pour sa sœur

Frère et soeur

Dans une unité de santé mentale, Gabriel, 20 ans, visite sa sœur aînée, Janie, dont il est le proche aidant. Celle-ci vient de vivre un épisode psychotique important lié à sa schizophrénie, et elle s’est blessée à la tête. Gabriel a accompagné Janie à de nombreuses reprises dans le passé, il connaît bien sa sœur!

Un membre du personnel entre dans la chambre de Janie et commence à expliquer qu’il doit la conduire en radiologie pour un suivi de sa blessure. Gabriel se demande qui est cet intervenant, qu’il voit pour la première fois et qui ne porte pas sa carte d’identification. Il demande à accompagner sa sœur, puisqu’il sait que sa présence la calme énormément et qu’elle risque de faire une crise s’il n’est pas avec elle. L’intervenant lui répond que ce n’est pas la procédure et qu’il sera de retour dans 45 minutes.

Gabriel se sent impuissant, il sait que sa présence aurait rassuré Janie, il aurait su quoi dire pour la calmer.

Dans la peau de Yolanda, proche aidante pour sa mère

 

Un mardi midi, Yolanda doit quitter le travail pour se rendre au domicile de sa mère, Zara, dont elle est la proche aidante. Zara, vieillissante, doit recevoir la visite d’intervenants en soutien à domicile à 13 h. Elle ne maîtrise pas bien le français et elle apprécie la présence de sa fille lorsqu’elle a des rendez-vous importants. Yolanda passe aussi la plupart de ses journées de congé auprès de sa mère, pour l’aider et pour qu’elle ne vive pas trop de solitude.

En plus de s’absenter du travail tout l’après-midi pour être auprès de sa mère, Yolanda doit s’assurer de rentrer chez elle à temps pour le retour de l’école de ses trois enfants, dont l’un présente un trouble d’apprentissage et pour qui la période des devoirs, en fin de journée, est un défi quotidien. Yolanda doit ensuite appeler les membres de sa famille pour les informer de ce qui a été discuté, chez sa mère, lors de la visite des intervenants. Elle tient à ce qu’ensemble, ils prennent les meilleures décisions pour Zara.

Yolanda est épuisée et inquiète. Elle craint de perdre son emploi à cause de ses absences répétées. Elle se demande comment elle pourra continuer à s’occuper à la fois de sa mère et de ses enfants.

Aider un parent

L’empathie et l’écoute valent de l’or!

La proche aidance a des visages multiples : jeunes adultes, personnes aînées, femmes, hommes, membres de diverses communautés culturelles… Peu importent leurs caractéristiques, les personnes proches aidantes vivent parfois une situation difficile : elles peuvent être épuisées, dépassées, anxieuses… mais elles jouent un rôle essentiel.

De plus, leur expérience et leurs connaissances peuvent être d’une précieuse aide pour les équipes de soin. Soyons empathiques et prenons le temps de les écouter!