La stratégie collaborative implantée dans le RLS de la Pommeraie a transformé le suivi et la situation des personnes aux prises avec une maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC). Des résultats remarquables sont constatés, tant pour les intervenants de la santé que pour les usagers.
L’initiative a été lancée en 2018 à la suite d’une augmentation du nombre d’hospitalisations pour des cas aigus de MPOC. Les professionnels de plusieurs disciplines se sont rapidement réunis pour élaborer une solution efficace, conscients de l’importance d’agir très rapidement pour assurer la sécurité des personnes atteintes. La collaboration avec des partenaires externes a contribué au succès de l’initiative.
Une stratégie à volets multiples
La stratégie retenue s’est déployée sur plusieurs fronts, assurant notamment :
- un suivi post-hospitalisation plus efficace grâce à une meilleure communication entre tous les professionnels travaillant autour des patients atteints d’une MPOC (médecins, inhalothérapeutes, pharmaciens communautaires, intervenants en CLSC, etc.);
- une meilleure formation de tous les professionnels de la santé impliqués dans la vie des patients atteint d’une MPOC;
- une diminution du temps d’attente pour avoir des tests importants, par exemple un test de la fonction respiratoire;
- une amélioration des suivis pour les patients atteints d’une MPOC et n’ayant pas de médecin de famille.
Les impacts tangibles du projet
- Depuis le déploiement de la stratégie en 2018, ce sont 107 hospitalisations* et 108 visites à l’urgence qui ont été évitées à l’hôpital Brome-Missisquoi-Perkins (BMP). L’équipe à l’origine de la stratégie estime que celle-ci a permis d’économiser environ 1 000 000 $ en cinq ans en soins hospitaliers.
- Depuis 2018, 44 % moins d’usagers se sont présentés à l’hôpital ou dans une clinique sans rendez-vous pour obtenir une prescription en lien avec une MPOC.
- En 2019, il y avait au total 1381 tests en attente, en comparaison avec 434 en 2022, ce qui représente une diminution d’environ 70 % des tests en attente.
*La durée moyenne de ce genre d’hospitalisation est de 6,5 jours.
Une réussite interdisciplinaire
Le succès de ce projet repose sur sa dimension interdisciplinaire. En effet, les acteurs de la première ligne (médecins de famille, personnel du GAP et du 811, pharmaciens communautaires, intervenants des CLSC) ont travaillé en collaboration avec les intervenants du milieu hospitalier (médecins, inhalothérapeutes, infirmières). Les réalités de chaque milieu ont été prises en compte, et des objectifs communs et mesurables ont été fixés.
« Avoir réussi à impliquer toutes les parties prenantes d’un RLS est une grande fierté pour moi. Le fait que tout le monde s’est mis d’accord sur l’objectif et sur les moyens et que tous ont travaillé ensemble a vraiment fait la différence. C’est un grand succès de collaboration selon nous. »
– Dr Marc-Antoine Ste-Marie
Dr Marc-Antoine Ste-Marie
Les retombées positives sur les intervenants
La stratégie collaborative de la Pommeraie a grandement aidé les patients atteints d’une MPOC, mais aussi les différents professionnels de la santé.
« Le projet a eu un impact tellement positif qu’on a constaté un réel allègement de notre travail lié aux suivis des patients hospitalisés en raison d’une MPOC. Notre liste d’usagers à voir chaque jour pour la MPOC a presque diminué de moitié. Ça nous permet donc d’aider encore plus de gens. »
– Eugénie Mermilliod, assistante chef inhalothérapeute à la Direction des services multidisciplinaires
Eugénie Mermilliod
Eugénie souligne aussi le rapprochement de tous les acteurs de la région qui travaillent auprès de la clientèle ayant une MPOC.
« Avant le déploiement de la stratégie, je ne pouvais pas dire que je connaissais le pharmacien de Farnham, par exemple. On s’entraide mieux maintenant qu’on connaît les personnes avec qui on a à collaborer et les impacts de notre travail sur elles. »
Des programmes complémentaires pour mieux comprendre sa maladie
Pour les usagers, la stratégie permet une meilleure compréhension de leur maladie grâce aux programmes de télésoins en MPOC et Agir sur sa santé, ainsi qu’un suivi individuel avec l’infirmière en GMF. Les usagers connaissent mieux leur maladie et obtiennent un meilleur suivi pour la traiter.
Et la suite?
L’équipe à la base du projet souhaite encore améliorer son offre de services pour les personnes atteintes d’une MPOC dans le RLS. Par exemple, elle souhaite conscientiser les différents acteurs, autant les professionnels de la santé que les usagers, à l’impact environnemental des différents dispositifs utilisés. L’équipe aimerait aussi éventuellement améliorer la prise en charge des soins de fin de vie associés à cette maladie.
Il s’agit certainement d’un projet porteur qui pourra en inspirer plusieurs dans le futur!
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