Ces professionnelles assument une responsabilité capitale mais encore méconnue. Lumière sur ces travailleuses de l’ombre, qui ne sont pas bioniques… mais presque.
La transcriptrice médicale transcrit – donc écrit – dans les dossiers des usagers les rapports médicaux dictés par des médecins de différentes spécialités. Par exemple, après une chirurgie, le médecin relate en détail l’opération et envoie sa dictée numérique à la transcriptrice qui, elle, l’écrit mot à mot dans le dossier.
Pour ce faire, elle utilise des écouteurs et une pédale servant à contrôler la vitesse de la dictée verbale. Selon la spécialité médicale, la transcriptrice dispose de 24 heures à 14 jours pour effectuer la transcription.
On compte une trentaine de transcriptrices, au CIUSSS de l’Estrie – CHUS. Elles se trouvent à Sherbrooke, Magog, Granby, Cowansville, Val-des-Sources et Lac-Mégantic.
70 rapports par jour en moyenne
Chaque jour, les transcriptrices doivent respecter un nombre minimal de minutes d’enregistrement à transcrire. Cela représente environ 70 rapports quotidiens. Elles doivent aussi, si requis, faire des recherches de noms de médicaments, d’outils, de nouveaux termes, de références, etc.
Les transcriptrices développent un véritable talent pour simultanément écouter, comprendre et écrire. Leur défi est de demeurer concentrées en tout temps et de bien saisir chaque mot. Il leur faut parfois s’habituer aux accents des médecins, mais par bonheur, l’oreille s’adapte vite.
Lorsqu’elles doivent reformuler, elles veillent rigoureusement à ne jamais modifier le sens d’une phrase. Par exemple, changer le mot peu pour pas pourrait avoir de lourdes conséquences sur un diagnostic ou un traitement. Elles doivent tout comprendre sans oublier un seul mot. Au moindre doute, elles parlent au médecin pour compléter ou corriger l’information. La sécurité des soins avant tout!
Discrétion, minutie et discipline
Les transcriptrices détiennent une excellente connaissance du français et de la terminologie médicale. Elles doivent posséder un doigté performant au clavier et un jugement sûr, être discrètes et capables de bien se concentrer, même entourées de collègues. Sans oublier la minutie et la discipline irréprochables qu’exige leur tâche.
Pour transcrire, elle utilise des écouteurs et une pédale pour contrôler la vitesse de la dictée verbale.
« Les recrues s’exercent d’abord en imagerie médicale pendant au moins un an. Ce secteur permet d’acquérir un large vocabulaire spécialisé. Elles peuvent ensuite commencer à transcrire pour les autres domaines. Nous alternons les secteurs afin que les employées conservent la maîtrise du vocabulaire. Elles sont donc polyvalentes et peuvent se relayer. »
– Nancy Riel, chef d’équipe de la transcription médicale à la Direction des services multidisciplinaires
Nancy Riel
Toute secrétaire médicale peut aspirer à devenir transcriptrice. Le service Accueil, admission et transcription médicale du CIUSSS de l’Estrie – CHUS offre d’ailleurs une formation interne aux secrétaires médicales déjà à l’emploi. Des cours spécialisés existent aussi à l’externe. Une profession qui a de l’avenir dans notre établissement!
Toujours passionnée après 36 ans…. et la retraite!
Marie-Andrée Ouellet est transcriptrice médicale à l’Hôtel-Dieu de Sherbrooke. Au fil des années, elle a vu son métier évoluer. Il y a 20 ans, les médecins enregistraient leurs rapports sur des cassettes. Aujourd’hui, tout est informatisé. Marie-Andrée a elle-même participé aux avancées technologiques en contribuant à l’implantation du système de dictée numérique actuellement utilisé par les médecins. Elle a aussi formé plusieurs de ses collègues.
À la retraite depuis peu, Marie-Andrée continue d’aider l’équipe deux jours par semaine.
« Transcrire pour différentes spécialités, être dans ma bulle avec mes écouteurs, acquérir de nouvelles connaissances, découvrir de nouveaux mots, j’adore ça. J’en apprends encore tous les jours sur la médecine! »
– Marie-Andrée Ouellet, retraitée et réembauchée deux jours par semaine
Marie-Andrée Ouellet
Les transcriptrices médicales font gagner un temps précieux aux médecins, un temps qu’ils peuvent consacrer aux usagers. Grâce aux rapports complets et précis qu’elles transcrivent, elles leur permettent aussi d’avoir une vue d’ensemble de l’état de santé de leurs patients, de connaître le traitement à jour et de décider de la meilleure procédure à suivre.
Des travailleuses de l’ombre qui sont un maillon essentiel à la qualité et à la sécurité des soins!
Photo d’entête : Une partie de l’équipe de transcription médicale de l’Hôtel-Dieu de Sherbrooke