Sylvia Milimonka est ergothérapeute à l’hôpital de Granby. Elle nous livre un témoignage touchant sur ses liens avec son père en pleine crise sanitaire.

Avril 2020. Première vague de la pandémie de COVID-19. Isolement de nos aînés. Mon père, âgé de 95 ans, est a une audition très faible, ce qui rend la communication difficile. Il vit dans sa maison avec le soutien de ma sœur et de deux autres aidants. Moi, ergothérapeute et travailleuse de la santé, j’habite à proximité et je le visite quasiment tous les jours. On prend un thé ensemble, on rit et on jase de tout et de rien.

Quand les habitudes basculent

Mais… arrivent les mesures sanitaires et tout s’arrête brusquement! Je ne dois plus entrer chez mon père parce que nous devons le protéger contre cet agresseur invisible : la COVID 19. Je suis consternée à l’idée de ne plus pouvoir le visiter dans sa propre maison! Colère, tristesse, désarroi… Je veux absolument résoudre ce problème.

Se voir et se parler malgré tout

Nous avons donc développé une nouvelle habitude. Équipé d’un téléphone sur lequel il peut régler le volume très fort, mon père s’installait devant la grande fenêtre de la cuisine pour que nous puissions nous voir en nous parlant.

Je devais parler très fort dans mon téléphone cellulaire et parfois répéter mes phrases en anglais, en allemand ou en ukrainien pour qu’il me comprenne (sa langue maternelle étant l’ukrainien). Mais nous avons ainsi pu maintenir l’habitude de jaser ensemble plusieurs fois par semaine. Ceci nous a permis de garder allumée la flamme de l’espoir!

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