Les Prix d’excellence du CIUSSS de l’Estrie – CHUS, édition 2022-2023, récompensent le projet de logiciel de fluoroscopie de la prostate dans la catégorie « Mission universitaire et rayonnement ». Rencontrez l’équipe à l’origine de ce projet.

Rémi Lessard et Mathieu Guillot sont physiciens médicaux au Service de radio-oncologie du CHUS – Hôpital Fleurimont. L’un de leurs rôles est d’assurer la sécurité et la précision des doses d’irradiation administrée lors des traitements de radiothérapie. Ensemble, ils ont développé un logiciel de fluoroscopie qui permet de surveiller en temps réel la prostate lors des traitements de radiothérapie.

 

« En radio-oncologie, l’objectif est d’irradier uniquement les cellules cancéreuses et le moins possible les tissus sains environnants. Avec l’évolution de la technologie, c’est maintenant de plus en plus possible d’y parvenir. La difficulté dans le cas du cancer de la prostate, c’est que lors de l’irradiation, la prostate peut bouger de quelques millimètres. Il fallait donc trouver un moyen de voir ce qui se passe dans le corps de l’usager pendant toute la durée du traitement de radiothérapie. »

– Rémy Lessard

Rémy Lessard, physicien médical

Rémy Lessard, physicien médical

 

« Des discussions, en comité, avaient déjà été entamées il y a quelques années à propos des marges de sécurité à respecter autour de la prostate lors des séances de radiothérapie. C’est à partir de ce moment que nous avons commencé à travailler sur l’élaboration de notre logiciel de fluoroscopie. »

– Mathieu Guillot

Mathieu Guillot, physicien médical

Mathieu Guillot, physicien médical

Radiothérapie de haute précision

En radiothérapie, chaque millimètre est important afin de détruire les cellules cancéreuses de façon optimale. L’enjeu principal de Rémi Lessard et de Mathieu Guillot fut donc de mettre au point un système ultra-précis permettant de visualiser la position de la prostate pendant la séance et de pouvoir la comparer à la position déterminée lors de la planification du traitement.

De cette façon, si le technologue en radio-oncologie observe un mouvement de la glande, il peut interrompre la séance, procéder à un nouveau scan, repositionner le faisceau de traitement et reprendre la séance. Au final, le logiciel permet de cibler plus précisément la zone à traiter, en plus d’optimiser chaque traitement de radiothérapie de l’usager.

 

Une équipe mobilisée pour les usagers

Patricia Bélanger est technologue en radio-oncologie et occupe les fonctions de coordonnatrice technique. Dans ce projet, son rôle a été d’implanter l’utilisation du logiciel pour les technologues de son service en créant des procédures détaillées et en montant une formation sur mesure.

Pendant la mise en application du système ayant nécessité six mois de travail, elle a eu la chance d’obtenir une précieuse collaboration de la part de l’équipe des technologues.

 

« Les technologues en radio-oncologie ont réellement fait preuve de beaucoup d’ouverture et de réceptivité. Ces professionnels de la santé ont tout d’abord reçu une formation afin de pouvoir bien utiliser le système développé. »

« En contexte de COVID-19, l’équipe a dû également adapter ses méthodes de travail, car on ajoutait une surveillance en temps réel de la prostate à chaque séance de traitement à ce qu’on faisait auparavant. La durée du traitement devait demeurer la même, soit 20 minutes en tout, et ce, afin de ne pas augmenter les listes d’attente. »

– Patricia Bélanger

Patricia Bélanger

Patricia Bélanger est technologue en radio-oncologie et coordonnatrice technique. Elle se dit très fière de la grande mobilisation de toute l’équipe.

Une innovation partagée à l’international

Jusqu’à présent, plus de 150 usagers traités pour un cancer de la prostate au CIUSSS de l’Estrie – CHUS ont bénéficié de l’utilisation de ce logiciel d’imagerie. D’autres services de radio-oncologie à travers le monde pourront aussi s’en prévaloir, puisque cette technologie est disponible gratuitement sur une plateforme Web de développement reconnue mondialement.

Les travaux de cette équipe ont également fait l’objet d’une publication dans le journal scientifique américain Journal of Applied Clinical Medical Physics.

Bravo à toute l’équipe de radio-oncologie!

 

Visionnez la vidéo du projet lauréat

Voyez comment la technologie permet de rendre des traitements de radiothérapie de la prostate plus précis et sécuritaires pour les usagers.

 

 

 

L’équipe à l’origine du logiciel de fluoroscopie

Au service de radio-oncologie de la DSSCC1 :

  • Mathieu Guillot, physicien médical
  • Rémi Lessard, physicien médical
  • Nicolas Tremblay, physicien médical
  • Patricia Bélanger, coordonnatrice technique
  • Myriam Dubois, chef de service

En collaboration avec Dre Annie Ebacher, radio-oncologue et Dre Audrey Tétreault-Laflamme, radio-oncologue.

1DSSCC : Direction des services spécialisés, chirurgicaux et de cancérologie 

 

 

Photo d’entête : Rangée avant : Dre Audrey Tétrault-Laflamme, Patricia Bélanger, Dre Annie Ebacher, Myriam Dubois. Rangée arrière : Nicolas Tremblay, Mathieu Guillot, Rémi Lessard.