« Voir la DPJ arriver chez soi peut être insécurisant, même faire peur. Cependant, lorsqu’une intervenante de la protection de la jeunesse arrive accompagnée d’une intervenante du CLSC, cela rassure les parents. Ils sont alors plus ouverts à recevoir un service. On voit l’impact positif tout de suite. »
C’est ce qu’expose Delphine Gendron, travailleuse sociale à la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ), aussi membre de l’Équipe Alliance jeunesse, un nouveau service de collaboration entre les intervenants de la protection de la jeunesse et ceux du CLSC. Une nouvelle collaboration qui semble franchement porter fruits.
Cette approche suit une des recommandations de la Commission Laurent.
Exemple de situation (signalement fictif)
La DPJ reçoit un signalement de voisins. Ils disent avoir entendu des parents crier à répétition après leur enfant de 6 ans. Le jour même, Delphine, rencontre l’enfant, par exemple à l’école. Elle propose ensuite aux parents de discuter avec eux, accompagnée d’une l’intervenante du CLSC. Si la situation le requiert et s’ils acceptent, un suivi intensif par l’équipe d’Alliance jeunesse leur est offert.
La famille bénéficie alors d’un accompagnement par la psychoéducatrice ou la travailleuse sociale du CLSC. Sous forme de rencontres individuelles ou familiales à la maison, pendant 8 à 10 semaines. Cet accompagnement intensif est volontaire.
Le saviez-vous?
7 958 signalements ont été traités en Estrie en 2020-2021
35,5 % des signalements ont été retenus
57 % des signalements ont été fermés à la suite de l’étape d’évaluation
Des trucs et des conseils sont offerts aux parents pour retrouver l’équilibre familial :
- mieux comprendre les besoins de son enfant;
- accompagner le parent dans l’encadrement de l’enfant;
- améliorer la relation parent-enfant;
- apprendre à gérer les émotions;
- s’adapter à une situation familiale difficile;
- prévenir une détérioration de la situation.
Les psychoéducatrices et travailleuses sociales travaillent avec les parents, mais aussi avec le milieu scolaire de l’enfant.
Un besoin de soutien et non de protection
Depuis quelques années, il y a eu une hausse importante de signalements à la DPJ de l’Estrie. À la suite de l’évaluation, plusieurs de ces signalements ne sont pas retenus, car les situations signalées tendent vers un besoin de soutien et non de protection.
Une aide appréciée des familles. Oui, oui!
Jusqu’à maintenant, les familles (avec enfants de 5 à 18 ans) acceptent généralement de recevoir cette aide. Mais en plus, elles disent l’apprécier.
« Les familles réalisent qu’elles en ont besoin. Le fait que c’est gratuit et à domicile est facilitant. Il y a beaucoup de témoignages verbaux positifs à la fin des suivis, nous disant que cela a changé leur vie pour le mieux. C’est très gratifiant de faire une telle différence. » – Marie-Chantal Corbeil, psychoéducatrice en mission CLSC, équipe Alliance jeunesse
La visite de la DPJ, si elle s’avère inquiétante au départ pour les parents, peut être le départ de changements positifs pour certaines familles. Parfois, elles ont simplement besoin d’un coup de main pour bien accomplir leur rôle parental. Alliance jeunesse est là pour faire équipe avec elles.
Témoignage
« Je voulais partager avec vous les progrès de mes enfants parce que je suis très contente. Vous avez vu comment c’était avant, et maintenant ça a changé. Mon fils a commencé à répéter des mots et des phrases, il chante et a arrêté de crier, de mordre et de pincer. Il joue beaucoup plus avec d’autres enfants. Quant à ma fille, elle ne fait plus de crises comme avant, elle comprend mieux que ça ne sert à rien de frapper et de se fâcher, elle a grandi. Je vous remercie d’avoir passé dans notre vie et d’avoir été à notre écoute, de nous avoir aidés dans tout ça. »
– Mère ayant reçu l’accompagnement de l’équipe d’Alliance jeunesse
L’équipe d’Alliance jeunesse
L’équipe Alliance jeunesse de la DPJ (de gauche à droite)
Sur les écrans des portables : Émilie Prieur et Claudia Auclair, travailleuses sociales, Marylène Pomerleau, chef de l’équipe de réception et traitement des signalements (RTS)
Assises : Juliette Chalifour et Sara Clavet-Ducharme, travailleuses sociales
Debout : Delphine Gendron, intervenante, et Martine Clement, spécialiste en activités cliniques, équipe RTS
L’équipe Alliance jeunesse de la DPJe (de gauche à droite).
À l’avant : Marie-Chantal Corbeil et Chloé Grondin, psychoéducatrices
À l’arrière : Sarah Duford, coordonnatrice par intérim des services aux jeunes 5-18 ans (mission CLSC), Nancy Boulet, spécialiste en activités cliniques, CLSC (à l’écran) et Caroline Bradette, travailleuse sociale.
Une quatrième professionnelle sera embauchée sous peu.
Photo en-tête : Les membres qui composent l’équipe Alliance jeunesse en Estrie.