Lorsqu’une personne est hospitalisée, elle est beaucoup moins active que d’habitude. Cela entraîne une diminution de la force musculaire, de l’endurance et de la flexibilité, un peu comme une machine qui rouille lorsqu’elle n’est pas utilisée. Comment prévenir cette fâcheuse situation?

En plus des muscles, d’autres systèmes comme le cœur, les poumons et les os peuvent aussi s’affaiblir lors d’une immobilisation prolongée. C’est le déconditionnement. Pour éviter ces perturbations, il faut bouger, bouger, bouger : c’est la mobilisation préventive!

 

Agir vite : la clé du succès

 

Chez les personnes âgées, l’immobilisation liée au temps passé au lit pendant une hospitalisation représente un risque majeur de déconditionnement. Ceci a des conséquences directes sur la force musculaire et, à long terme, peut entraîner une perte de 50 % des capacités physiques et augmenter de 66 % les risques de chutes1. C’est pourquoi la mobilisation préventive doit commencer dès l’admission d’une personne âgée à l’hôpital. L’objectif est de préserver et d’optimiser ses capacités fonctionnelles avant que le déconditionnement ne rende nécessaire une réadaptation.

 

Bouger, c’est avantageux tant sur le plan physique que psychologique

 

La mobilisation préventive limite l’apparition de symptômes comportementaux et psychologiques de la démence (SCPD), améliore le sommeil, l’appétit, l’autonomie, la force et l’endurance physique. Elle réduit les risques de plaies et de chutes en plus de renforcer la motivation et l’implication de la personne hospitalisée.

 

La mobilisation préventive, c’est l’affaire de tous!

 

Chaque jour, les membres du personnel ont la responsabilité de saisir toutes les opportunités pour mobiliser les personnes âgées hospitalisées, tant qu’il n’y a pas de contre-indication médicale, et ce, avec bienveillance.

Pour lutter contre le déconditionnement, des équipes de mobilisation préventive sont graduellement intégrées dans nos hôpitaux. De plus, les proches aidants, en tant que partenaires de premier choix, jouent un rôle essentiel dans le maintien de la mobilité des personnes âgées. Leur soutien est précieux pour renforcer l’efficacité des efforts et préserver l’autonomie des usagers et usagères tout au long de leur séjour.

 

Il faut encourager les personnes âgées hospitalisées à accomplir toutes les activités de la vie quotidienne qu’elles sont capables de faire, car chacune a un impact positif.

 

Exemples de mobilisation bénéfique :

 

  • s’asseoir dans le fauteuil pour manger,
  • participer activement à son hygiène,
  • s’activer lors de la routine du matin,
  • etc.
Un homme sans cheveux et portant une barbe noire et une chemise blanche.

Réal Bolduc marche avec l’aide de Nancy Boisvert, préposée aux bénéficiaires à l’hôpital de Magog.

Bien sûr, il importe d’assurer un environnement sécuritaire pour que la personne puisse se mouvoir sans danger, comme en laissant les aides techniques à portée de main (canne, marchette, etc.), en s’assurant que la personne soit chaussée adéquatement, en dégageant les espaces pour faciliter les mouvements.

 

L’AAPA encourage fortement les initiatives visant l’intégration d’équipe de mobilisation préventive sur les unités. Dans l’AAPA, tout est mis en place pour que les soins et les services offerts aux personnes âgées soient les mieux adaptés possible à leur situation liée au vieillissement : équipements spécialisés, environnement adapté, professionnels spécialement formés, etc.

 

1 Covinsky KE et al., J Am Geriatr Soc 2003, 51(4): 451-458; Brown CJ et al., J Am Geriatr Soc 2004, 52.

 

Photo d’entête : Jayne Lavoie, technologue en physiothérapie à l’hôpital de Memphrémagog, effectue de la mobilisation préventive avec Suzanne Bolduc. Ce projet pilote, à Magog, est financé par la Direction de la fluidité et des unités hospitalières.

 

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